8/25/2024

NP : magazine remarquable


Ça n'a pas beaucoup retenu l'attention, mais pour la troisième fois de sa courte histoire, le magazine Nouveau projet a remporté le titre du meilleur magazine au Canada dans la catégorie Actualités, affaires et intérêt général - toutes langues confondues. C'était pendant les 47e Prix du magazine canadien, qui ont été remis à Toronto, en juin dernier.

Il y a un peu plus d'un an, les activités du magazine ont fait l'actualité. Des collaborateurs attendaient de recevoir leur chèque émis par le magazine depuis des mois, voire des années. Ça avait fait un peu jaser dans le milieu médiatique. Le rédacteur en chef et cofondateur de NP, Nicolas Langelier, avait dû se défendre.

J'étais personnellement surpris de ça. Je me doutais bien qu'ils ne roulaient pas sur l'or, mais ces délais étaient très importants, si bien que des gens ont dit qu'il y avait faute grave et que, avoir su, ils n'auraient pas collaboré avec le magazine.

Une autre fois, c'était en 2020. Une affaire qui a suscité bien des questionnements de mon côté, je dois l'avouer. Le Devoir révélait dans ses pages l'entreprise qui était derrière la biographie de Lino Saputo. C'était la maison d'édition Atelier 10, qui publie Nouveau projet. "Atelier 10 a créé de toutes pièces une maison d’édition pour cet ouvrage qui ne « cadrait pas » avec les orientations de l’éditeur de Nouveau Projet."

Je me souviens d'ailleurs avoir écrit à Nicolas après avoir lu l'article (je le connaissais un peu et je l'avais croisé à une soirée pendant le congrès de la FPJQ) pour lui dire que je comprenais, mais aussi que j'avais été choqué. Malheureusement, je n'ai pas retrouvé mon message. Je n'ai pas eu de réponse, mais je m'en fous.

Aujourd'hui, à ma connaissance, cette maison d'édition n'a rien publié depuis. Le site Web, c'est 3 pages et il n'est question que de la biographie de Saputo. Au moins, ils ont pu faire un peu d'argent, j'espère...

Pourquoi tout ce préambule?

Le 27e numéro de NP est arrivé dans ma boîte aux lettres il y a une dizaine de jours. Au début de chaque numéro de Nouveau projet, Nicolas écrit L'intro. Et jamais je n'ai été déçu par ses textes. Il ne faut certainement pas être écoanxieux pour lire l'intro de NP27, mais je dois dire que c'est plutôt bien. En fait, à chaque numéro, je lis ces quelques pages avec un grand intérêt. Ça amène à réfléchir, le ton est juste excellent.

Je ne lis pas tout le contenu du magazine, pour être bien honnête. Il y a des textes de fond, des textes plus légers, des écrits plus sentis, des nouvelles au sens littéraire du terme, de la poésie. Même si un abonnement n'est pas donné, il y a toujours quelque chose de bon dedans et je me dis que ça vaut la peine de faire partie des abonnés.

Atelier 10, qui publie aussi des essais et des textes de pièce de théâtre, n'est certainement pas parfait. Il y a eu des embûches, des erreurs, des litiges...

Toujours est-il que NP a fêté ses 10 ans en début d'année. Dans cette entrevue, on peut comprendre que Nicolas a une belle vision et qu'il a fait preuve d'innovation.

8/04/2021

Que d'apprentissages!

Dans la vie, on apprend, tous les jours. Sur le monde, sur les autres, sur soi-même.

Dernièrement, je suis allé voir le film "Le guide de la famille parfaite", de Ricardo Trogi, avec Louis Morissette, qui a aussi participé à l'écrire du film. J'ai appris des choses? Certainement. Je retiens qu'il faut faire attention à l'anxiété de performance. Je n'en dis pas plus, allez voir le film. C'est presqu'aussi bon que Le mirage.

Au cours des derniers mois, j'essaie d'apprendre à lâcher prise. Oh là, ça c'est pas évident, on s'entend là-dessus. C'est tout un défi! Mais je pense que plus le temps passe, plus j'y arrive. Je me dis que je ne peux pas tout contrôler. Je me dis que "ça va bien aller". Je me dis que je fais de mon mieux pis que c'est ben correct de même.

On dirait que la vie est faite pour apprendre. Récemment, j'en ai appris un peu plus sur Noémi Mercier, brillante journaliste et actuellement cheffe d'antenne à Noovo, grâce à l'entrevue qu'elle a accordée dans le cadre de l'émission Métier journaliste. Dans un de nos cours, quand j'étais aux études en comm, on nous a demandé de faire un portrait de journaliste. Ça m'avait pris des semaines à décider. J'hésitais entre Steve Proulx et Jean-Benoît Nadeau. Finalement, j'avais fait le portrait de JBN. Mais à bien y penser, j'étais plus intéressé par M. Proulx, qui soulignait d'ailleurs, il y a quelques jours à peine, son dixième anniversaire en tant qu'entrepreneur.

Aujourd'hui, c'est clair que je ferais le portrait de Noémi Mercier, femme forte et féministe assumée. Il y a de la matière et elle mériterait certainement qu'un(e) étudiant(e) fasse un bon portrait étoffé d'elle. Je la connais peu, mais je suis sûr que c'est vraiment une femme exceptionnelle.

Autre chose que j'ai apprise il n'y a pas si longtemps : le mot ptérodactyle (tsé, les dinos qui volent) vient du latin pterodactylus, signifiant « doigt ailé ». Je savais pour dactylus. Mais j'ignorais pour ptero. C'est ma grande soeur qui me l'a appris. Elle sait beaucoup de choses, elle. Elle a cette réputation dans la famille (et même au-delà, certainement), une réputation tout à fait fondée. "Demande à Caro" est presque devenu un classique. 

Et quand elle ne sait pas ou qu'elle se pose une question, elle cherche. C'est ce qu'elle a confié l'autre jour à ma nièce et à mon filleul.

"Pis savez-vous ce que je fais quand je sais pas?" Les deux enfants, curieux, ont répondu par la négative. "Je cherche!".

Voilà. Il n'en fallait pas plus pour leur faire comprendre qu'on peut chercher (et trouver!) quand on ne sait pas.

On apprend tous les jours, même sans s'en rendre compte. Je suis convaincu de ça. Même si, dans ta journée, tout ce que tu as fait (ou presque), c'est dormir, aller un peu sur Facebook pis jouer aux cartes sur ton ordi (fait vécu dernièrement, alors que je vivais une mauvaise journée).

Il y a des journées plus tough que d'autres. Aujourd'hui, ça va bien. Je tiens à le dire. Demain ou après-demain, je ne saurais le dire.

À chaque jour suffit sa peine, comme le dit le proverbe.

Et d'où vient ce proverbe? On le trouve dans le Nouveau Testament (Matthieu, 6:34). "Jésus conclut ainsi un discours où il conseille de ne pas se soucier du lendemain et de faire confiance à la providence divine."

J'ai trouvé. Merci Wiki :)

6/15/2021

Je vais bien mieux

Il y a quelques mois déjà, je demandais ici comment vous alliez.

En espérant que ça s'améliore si ça ne va pas. Ou que ça se maintient si ça va bien.

Un mot pour dire que je vais bien mieux, moi. J'ai plus d'énergie. Peut-être pas autant qu'au début de l'an dernier, je dirais. En fait, ça dépend.

Dans mon journal de l'humeur, on peut voir qu'au cours des dernières semaines, j'ai flirté avec la déprime et l'exaltation. C'est pas mal ça, le trouble bipolaire, je pense. Ces derniers jours ont été neutres, normaux. Et c'est ce qu'il faut, le plus possible.

C'est important de prendre soin de soi, je ne vous apprends rien.

***

Ce qui me rend surtout content (heureux?), c'est aussi l'élection d'un beau conseil d'administration pour le projet que je porte (avec d'autres, bien sûr), Valoristes Québec. Enfin, des élections ont pu avoir lieu et on a recruté sept belles personnes dévouées. L'organisme est entre bonnes mains, pas mal certain de ça.

Comment je me sens? Plus léger, soulagé. Participer aux premiers pas d'un OBNL, c'est stimulant, drainant, mais ça ne se fait pas tout seul ou avec 2-3 bénévoles engagés. Avec les élections du CA, je pense qu'une étape importante a été franchie. Et qu'on peut passer à un autre niveau.

Je suis fier, aussi. Quand j'en ai glissé un mot sur Facebook, une tante m'a félicité et m'a notamment écrit ceci : "un immense bravo pour tous tes efforts qui ont contribué à ce résultat".

Je suis fier du résultat et je suis excité à l'idée de collaborer activement à la suite du projet.

***

Ce blogue s'appelle Tête heureuse. C'est mon papa qui a suggéré le nom il y a quelques années déjà. Ce titre, pour moi, comme à peu près tout le monde j'imagine, c'est un espèce d'objectif à long terme. Physiquement, ça va bien. Et mentalement, présentement, si on compare à cet hiver, je vais bien mieux.

Et je souhaite que ça dure.

4/16/2021

"Y a du vomi dans l'entrée"



Salut!

Cette pandémie qui perdure m'a rappelé une anecdote. Et j'aimerais vous la partager.

Ça vient de me passer par la tête. Le parallèle que je vais faire est peut-être un peu boiteux, mais je me demande bien ce que serait devenue cette pandémie si les symptômes de la maladie étaient différents et bien définis.

Je m'explique. Tout le monde connaît la gastro. Les symptômes, on les connait! Personne ne souhaite refiler ça à quelqu'un d'autre. Personne ne souhaite que ses amis se mettent à chier liquide ou à gerber à profusion. Personne.

***

Je me souviens d'un samedi où j'étais censé aller voir Daniel Boucher en spectacle à L'Assomption, au théâtre Hector-Charland. J'y étais allé avec un bon ami à moi.

Quelques heures avant le show, je parle à mon père qui me dit qu'il ne se sent pas bien et tout le tralala. Ah bon, que je le lui réponds, tout en me dirigeant vers la salle de bain de la maison.

Avais-je bien lavé mes mains? Sûrement pas.
Et avais-je limité mes contacts avec mon papa? Je ne crois pas.

Une fois rendu sur place, à L'Assomption, je me sentais quand même bien. Mais dans la salle, quand le spectacle a commencé au son de la chanson Voyons donc (m'en souviens comme si c'était hier), j'ai rapidement eu des nausées.

Je pensais résister, mais un moment donné, je n'étais juste plus capable. J'ai dû sortir de la salle. Et tout juste après avoir poussé la porte, c'est sorti. Je me suis dirigé péniblement vers les toilettes en criant au passage : "Y a du vomi dans l'entrée". 

Les préposés m'avaient entendu, car je suis allé voir après, et c'était nettoyé. Ouf, disons qu'on s'est évité un entracte particulier pour de mauvaises raisons.

J'ai donc à peine vu le show, c'est clair. Le reste, je l'ai tout juste entendu (plus des vibrations qu'autre chose). J'essayais de reconnaître les tounes, bien assis sur la bol ou tout près des toilettes, et prêt à y retourner pour évacuer.

Je ne suis pas retourné dans la salle, il me semble. En fait, je n'aurais peut-être juste pas dû aller au show. Et j'espère ne pas avoir contaminé des personnes lors de cette soirée. Parce que quand ça se met à sortir des deux bords, on s'entend, c'est pas agréable.

***

Pour revenir à ce foutu coronavirus... Il est insidieux, car la COVID-19 comprend toutes sortes de symptômes, du nez qui coule à la fièvre en passant par des problèmes respiratoires. Même que des fois, les symptômes sont absents sauf que la maladie est bien là. Et elle peut tuer des gens ou les rendre très malade.

C'est pour ça que la COVID, elle fait tellement chier :)

Respectons les consignes (distanciation, masque, lavage de mains). Imaginons que si nous ne faisions pas ça, les gens qu'on côtoie se mettaient facilement à vous savez quoi pendant des semaines. Comme moi je l'ai fait à l'Assomption, mais juste un soir.

Et allons nous faire vacciner.

Pour que tout ça finisse au PC. Ça achève... Chaque jour qui passe nous rapproche de la fin.

12/31/2020

Particulière 2020

2020... quoi dire?

Il y en aurait tellement à dire au sujet de ce qui s'est passé au cours des 365 derniers jours. Tentons de résumer ça en quelques mots.

2020, année particulière si c'en est une. Because pandémie, bien sûr.

J'ai joué une fois au jeu de société. La partie avait duré un bon deux heures. Pis cette année, comme tout le monde, j'ai "joué" trop longtemps dans la vraie vie. Pis c'est même pas fini.

2020, année où j'ai plongé dans un projet d'entreprise qui m'emballe encore aujourd'hui, mais avec moins d'intensité (pis c'est tant mieux, croyez-moi :)). Et année lors de laquelle j'ai cofondé un OBNL qui, on l'espère bien, va se développer de belle façon.

2020, année où j'ai pris du temps à me remettre sur pied. Présentement, avec les médicaments, je gère mon trouble comme il faut. Ça s'améliore de belle façon. Je suis entouré de personnes compétentes et j'adopte, je crois, une bonne attitude. Mais on y va un jour à la fois.

Alors on se dit quoi? À la fin de ma plus récente rencontre avec l'éducatrice, elle m'a demandé ce qu'elle pourrait me souhaiter pour 2021.

"De la sérénité", ai-je répondu spontanément. J'avais comme oublié la santé, qui s'avère très importante. Santé physique ET santé mentale.

Pourtant, si on regarde pour sénérité : "État de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral", indique Larousse.

Alors donc santé et sérénité, ça me semble un bon mix.

11/26/2020

Ça va?

En temps "normal", on pose la question assez souvent, surtout de façon banale.

En fait, on demande : "Ça va bien?". Une question déjà orientée et qui encourage l'interlocuteur à dire un "oui" bien ordinaire, sans vraiment trop y réfléchir.

Mais là, à cause de cette saleté de pandémie, on dirait que le "ça va?" prend une autre tournure. Il est plus profond et sincère. On est plus à l'affût de l'état physique et mental de nos proches et des gens dans nos réseaux.

Bon, puisque vous êtes peut-être curieux d'avoir une réponse sincère de ma part, justement, je vais vous le dire... 

Je vais bien. Je suis fatigué, mais je vais bien. En fait, c'est que ça dépend des jours.

Bien. Présentement, il faut parfois, encore, que je me répète ce que la psychiatre du TIBD (Traitement intensif bref à domicile) m'a dit cet été : ça va prendre du temps à revenir à la normale.

De toute façon, la normale, on dirait que ces temps-ci, je sais plus trop c'est quoi. Tant pour mon état personnel que l'état de la pandémie.

Oui, j'apprivoise mon trouble bipolaire, je le comprends mieux, mon humeur ne joue pas au yoyo, donc tout ça c'est positif. Le moins plaisant, c'est que je ressens encore un bon manque d'énergie. Plus amorphe, je fais des siestes quelques fois par semaine et j'ai plus de difficulté à me concentrer.

Récemment, on a procédé à un changement dans mes médicaments. Un changement qui, je l'espère, me permettra d'avoir des journées complètes, plus dynamiques, sans trop avoir le goût de fermer les paupières et de m'assoupir.

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"T'es en feu!", m'avait dit Damien en janvier. Retraité occupé, Damien travaille sur le projet des valoristes et des contenants consignés avec moi.

Et je l'étais, en feu, en effet. De janvier à juin, tranquillement, j'étais de plus en plus exalté...

Exalté, le mot est important. Ça veut dire actif, intense. Je dormais peu, mais j'avais quand même beaucoup d'énergie pour écrire un paquet de messages à un paquet de monde, noter des idées, aller courir, parler avec de potentiels partenaires, réseauter pas mal et me faire entendre pour parler du projet. 

C'était un véritable feu roulant, j'avais le pied au fond de l'accélérateur, mais j'aimais ce qui se passait et je voulais que ça continue.

Oui, c'était accaparant, drainant, mais tellement stimulant.

J'étais donc de plus en plus intense... et je ne voyais pas le mur s'en venir. En fait, je me disais bien que j'allais craquer ou m'enfarger un moment donné. Je savais qu'il fallait que je me calme, mais mon cerveau lui ne s'arrêtait vraiment pas. 

Le truc des valoristes était rendu une obsession. Je voyais des canettes partout. Je voulais carrément casser la baraque avec le projet, que tout le monde en entende parler à Québec (et même au-delà) et qu'il trouve ça si beau et si trippant. Comme moi je le trouvais si beau et si trippant...

Fin juin, je tenais bon, mais je négligeais mon alimentation et mon hygiène de vie. Depuis quelques semaines déjà, je travaillais sur le projet à même mon nouvel appart plutôt que dans l'espace de coworking qu'un partenaire offrait. En juillet, mon frère est venu me rendre visite, seul. Tout semblait beau.

Sur mon guide de cotation de l'humeur, il a 9 niveaux qui vont de + 4 à - 4, le plus élevé étant une sensation intense de bien-être... et croyances inhabituelles.

Ça s'est mis à aller mal, sans trop que je m'en rende compte. Je me suis mis à imaginer des choses, un gros complot contre l'entrepreneur que je devenais et contre le projet des valoristes. Je doutais beaucoup des gens.

C'était insensé, mais j'y croyais. Je ne dormais presque plus... je vous épargne les détails, mais il fallait que ça s'arrête.

Mon séjour à l'hôpital a été salvateur. On a pris soin de moi, j'ai dormi profondément pendant une bonne nuit. Et je suis sorti le lendemain, accompagné de ma mère, qui est restée à mes côtés pendant plusieurs jours.

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Et vous, ça va?


7/29/2020

Love you, Mark. Fuck you, Mark.


J'ai vraiment une relation amour-haine avec Mark Zuckerberg, fondateur et créateur de Facebook.

C'est en fait plus une relation admiration-détestation, je dirais. Ça fait des années que ça dure.

Zuckerberg, je l'admire. C'est tout un entrepreneur. Il a eu une idée et il l'a amenée super loin et maintenant, c'est l'un des gars les plus puissants du monde.

Avec son chiffre d'affaires et son influence sur le monde, Facebook fait partie de ce qu'on appelle souvent les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple). Il existe d'ailleurs quelques variantes de l'acronyme, selon l'empire qu'on ajoute à la fin : GAFAN (Netflix) ou GAFAM (Microsoft), par exemple.

Je le reconnais, donc :  Mark Zuckerberg, petit génie, a conçu la plateforme numérique la plus utilisée et la plus intéressante sur la planète. Les jeunes la délaissent, mais il y a quand même des centaines de millions de personnes qui sont dessus chaque jour, plusieurs fois par jour. Je lève la main.

Le film The Social Network, de David Fincherm'a fasciné, la première fois que je l'ai vu. Bon, tout dedans n'est pas véridique (Zuckerberg l'a affirmé en tout cas), mais le long métrage raconte quand même bien la genèse de ce qu'est devenu Facebook et tout le travail que les gens qui l'ont créé, Mark en tête, ont mis dans son élaboration.

Maintenant, après les fleurs, le pot.

Toujours selon le film de Fincher, le gars est narcissique et un vrai p'tit morveux. Il aurait utilisé et volé les idées des autres pour propulser et améliorer la plateforme.

Je n'aime pas le gars pour ses opinions, son obsession à faire du profit et son attitude face aux médias et aux journalistes. On ne peut pas vraiment dire que Zuckerberg et Facebook sont synonymes de transparence.

Rappelons que Monsieur a créé une fondation en 2015, avec sa femme Priscilla Chan : la Chan Zuckerberg Foundation. Elle a été créée afin de faire "avancer le potentiel humain et promouvoir l'égalité dans des domaines comme la santé, l'éducation, la recherche scientifique et l'énergie".

Traitez-moi de rabat-joie, mais j'ai vraiment l'impression que c'est de la frime, ça, juste pour mieux paraître et dorer l'image de Zuckerberg. 

On se dit : oh, wow, comme c'est une bonne personne. Mais le tout, à mes yeux, est bien plus une campagne de relations publiques. Justement, sur Wikipédia, on peut lire certaines critiques, dont le fait que la fondation en question "n'est pas une organisation à but non lucratif" et qu'elle permet de "générer des profits, financer des campagnes politiques ou faire du lobbying".

Ce sacré Mark Zuckerberg a créé un truc qui a accaparé beaucoup (trop?) de mon temps ces dernières années. J'ai fait une pause du réseau il y a quelques jours. Ma pause a duré un bon 4 jours. C'en est ridicule.

Ça m'a fait du bien, c'est sûr. Mais c'est comme une drogue, cette patente-là, les notifications étant des shots d'attention qui t'encouragent à publier plus et à poster sur tout ce qui se passe dans ta vie. C'est dangereux, car les communications numériques ne remplaceront jamais les contacts humains, plus complexes mais plus véritables et profonds.

7/07/2020

Ancrage et solidarité


Oh mon Dieu... c'est fou! Quand on dit que le temps passe vite... je pensais que j'avais publié un texte il y a deux semaines ici! Mais non, c'est il y a presqu'un mois! Anyways, c'est pas pantoute là-dessus que je veux écrire. Alors passons.

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Depuis que j'ai déménagé, je me sens vraiment ancré. Groundé.

Ancré dans Québec, ville adorée. Ancré dans Limoilou, quartier que je connaissais quand même un peu. Le Vieux-Limoilou, si dynamique et charmant. Ancré dans une communauté engagée et solidaire.

Avant et depuis

Avant j'étais dans Lebourgneuf, banlieue située à l'arrière des Galeries de la Capitale (tsé, les manèges dans le centre d'achat).

Sauf que dans Lebourgneuf, je trouve qu'il n'y a pas de vie de communauté. Pratiquement pas de bon voisinage. Assez peu d'arbres, qui sont bien jeunes, donc tout petits. Avant, c'était un champ, il y a quelques années à peine, m'a-t-on expliqué. Mais les tours et les immeubles ont poussé depuis, à vitesse grand V.

J'y ai donc habité un condo bien acceptable de décembre 2016 à juin 2020. Sauf que depuis des mois, il y avait quelque chose qui ne marchait pas vraiment. Je travaillais sur notre projet de Valoristes Québec et j'étais dans mon condo de Lebourgneuf, à 20 minutes du centre-ville, loin de ceux et celles pour qui je me démenais.

C'était... incohérent (je pense que c'est le bon mot, oui).

Et depuis que je suis dans Limoilou, pas mal toute fitte.

Je sors dans les rues, je parle à des valoristes. Je salue des gens que je connais. Je peux consommer dans des commerces locaux et des boutiques spécialisées plutôt que les grandes chaînes. Même mon épicerie, un IGA, a un petit cachet communautaire. Il y a un peu de moins choix et y a pas tout ce qu'on veut. Mais s'il faut autre chose, cette autre chose-là, elle est fort probablement à deux ou trois rues (pharmacie, boulangerie, fromagerie, boucherie, poissonnerie, saucisserie, sushi... alouette!)

Bon voisinage

Depuis que je suis dans Limoilou, je trouve ça génial. Quand tu habites dans le Vieux-Limoilou, tu peux encourager plusieurs commerces  (pas de grandes chaînes! Et c'est tant mieux :)) en un seul avant-midi, tout ça en marchant!

C'est pas dans Lebourgneuf qu'on peut faire ça, croyez-moi. Moi et mon ex, on devait sûrement être parmi les rares à aller, des fois, magasiner aux Galeries de la Capitale à pied, en partant du condo. Là-bas, tout est pas mal pensé et conçu pour l'auto. Si tu veux y aller à pied, tu traverses des stationnements en asphalte.

Et question voisinage, ce n'est pas terrible, disons. Simple anecdote : quand j'ai terminé mon mandat comme président du conseil d'administration du syndicat de copropriété, j'ai envoyé un message de démission aux propriétaires. J'ai reçu, si je me souviens bien, 3 ou 4 messages de retour. Dont un de M. Dufour, que j'appréciais bien car il travaillait pour l'entretien du terrain (c'était pas mal le seul, en fait!). Et lui, il a répondu. Il a écrit (je cite de mémoire) : "vous êtes une bonne personne". J'ai trouvé ça gentil de sa part. Au moins, lui, il a cette petite fibre communautaire.

Les trois autres messages envoyés à l'adresse du syndicat étaient aussi des remerciements, essentiellement. Sauf qu'on était 15 à vivre dans l'immeuble! Faites le calcul : une bonne dizaine de proprio qui n'ont juste pas répondu pour remercier leur président et pour reconnaître le travail effectué pour la "communauté". Ce n'était pas 10 heures par semaine de bénévolat, mais quand même. On parle de quelques heures par mois, sans rien avoir en retour. Juste parce que on veut donner un peu et s'impliquer... Le trésorier était bien déçu de me voir quitter l'immeuble.

Je dois dire par contre que cela m'a permis d'acquérir un paquet de compétences. J'ai appris des choses sur les procès verbaux, les assurances, les entreprises de déneigement qui font la piasse, les relations entre les autres blocs (pas toujours évidentes), les relations entre les copropriétaires (pas toujours évidentes non plus), etc.

Des défis variés et des tâches que j'ai réalisées et qui me servent bien aujourd'hui, dans mon travail, pas encore rémunéré... mais qui devrait l'être bientôt, je l'espère.

Attention : je ne veux pas dire que mes anciens voisins sont des insensibles. Ils avaient sûrement de bonnes raisons de ne pas me remercier (quoique, ça prend quelques minutes pour reconnaître les efforts) : pas eu le temps, trop occupé, pas vu le message, oublié...

Et ce n'est pas une attaque contre la banlieue, je tiens à le spécifier. C'est juste un constat que je fais. Ici, dans Limoilou, avec le bon voisinage, je suis pas mal convaincu que les personnes qui gèrent les copropriétés sont plus reconnues. Tout simplement parce que les voisins se connaissent plus, sont moins nombreux à être coproprio et s'apprécient davantage. Alors ils ont le réflexe de dire aux gens qui les aident : heille, merci, bon travail!

Bref, tout ça pour dire que j'adore où je suis. Je compte y rester longtemps. À côtoyer cette faune solidaire et davantage communautaire. Ça me branche au boutte!

Et l'ancrage se poursuit...


P.S. : le titre de ce billet est un petit clin d'oeil à la série Les Invincibles (premiers épisodes), mais en beaucoup moins mâle. Les gens qui l'ont vue comprendront peut-être... elle est en ligne sur ICI Tou.tv d'ailleurs. Gratuitement.

6/08/2020

Valoristes Québec : une histoire d'amitié


Nous avons ouvert notre point de dépôt de contenants consignés au centre-ville de Québec le vendredi 5 juin dernier. Toute une journée! Beaucoup d'émotions pour moi... je prendrai le temps d'y revenir éventuellement.

Mais avant, voici un texte rédigé pour le Journal
L'Infobourg du Comité populaire St-Jean-Baptiste. Touchez la photo pour l'agrandir. Sur la photo : Bernard St-Gelais, Odette Giroux, Damien Morneau, moi-même, Serge Williams et Pierre-Luc Lachance.


La première fois que j’ai vu Damien Morneau, citoyen engagé du quartier Saint-Jean-Baptiste, c’était l’été dernier. Nous étions bénévoles sur un projet de point de dépôt de contenants consignés dédié aux valoristes, ces gens qui collectent les matières recyclables (canettes et bouteilles) pour se faire un peu de sous.

Déjà, je sentais que ça allait cliquer entre nous. Grand, bouille sympathique, il m’a tout de suite semblé être un homme sensible et dévoué aux causes environnementales et sociales. Comme moi.

Depuis 2016

Et puis, le temps a passé. Pour la petite histoire, Valoristes Québec est d’abord une initiative du Conseil de quartier Saint-Roch, qui a pris de l’ampleur depuis ses débuts en 2016. Si bien qu’en 2018, on faisait un premier point de dépôt « test » afin de déterminer si les besoins pour ce genre d’initiative étaient présents dans Saint-Roch.

La réponse était claire : mais bien sûr ! Comme dans toute ville relativement dense, et même ailleurs, on retrouve des gens en situation de vulnérabilité, qui comptent sur certains revenus d’appoint que représentent les contenants consignés afin de subvenir à leurs besoins.

Puis, en 2019, un projet-pilote a été mené, principalement par le Conseil de quartier Saint-Roch, toujours en collaboration avec celui de Saint-Jean-Baptiste. De juin à septembre, à raison d’une fois par semaine, les dimanches avant-midi, nous étions à l’îlot Fleurie pour accueillir les valoristes et rembourser leurs contenants consignés. De nombreux bénévoles sont venus nous aider. Plus de 100 000 contenants ont été récupérés !

Sur place, nous avons rencontré de belles personnes, tant bénévoles que valoristes. Certains et certaines nous attendaient même le dimanche, à 8 heures, contents de nous voir.

Complicité et amitié

Damien et moi avons participé quelquefois à ce projet- pilote. Nous avons eu de bonnes discussions. Il m’a jasé du voyage en vélo qu’il préparait, notamment. Nous avons développé une belle complicité.

Depuis ce temps, notre projet a pris de l’ampleur et a donné naissance à un organisme dédié à supporter les valoristes, principalement par la création d’un point de dépôt permanent pour les contenants consignés. Un projet emballant ! Et tout ça, c’est parce que beaucoup de gens y ont contribué au cours des derniers mois et des dernières années.

En janvier dernier, nous avons pris un café et discuté abondamment. De politique, d’actualité, d’environnement, d’une façon d’attirer l’attention et de faire changer le système de consigne, qui, actuellement, n’est pas très avantageux pour les points de dépôt de contenants consignés.

Damien, je souhaite longue vie à notre amitié! Et longue vie à Valoristes Québec!

Vous pouvez joindre Valoristes Québec ou vous abonner à l'infolettre à l’adresse suivante : valoristesqc@gmail.com

L’organisme a aussi une page Facebook.

5/18/2020

Et puis?

Et puis? Comment ça se passe de votre bord?

Je pense que je n'ai jamais autant posé cette question ces dernières semaines, et à un paquet de monde.

Ça, évidemment, c'est cette crise sanitaire que nous vivons tous et toutes depuis des semaines. Une pandémie, ostie. Jamais je n'aurais pensé vivre ça dans ma vie.

Ce nouveau coronavirus est un petit salaud, comprend-on, un sacré problème pour toute les sphères de la société. Et le pire, c'est qu'il tue, pas mal, surtout des vieilles personnes.

À combien de morts on va se rendre? Un million? C'est vraiment pas impossible, considérant qu'il y a quand même de sérieux risques de deuxième vague.

Il faudra donc être vigilant, très vigilant, et pendant plusieurs mois encore, de ce qu'on comprend.

J'espère qu'on retiendra au moins quelques trucs de cette foutue crise qui, littéralement, paralyse nos vies et s'attaque à tout le monde. Personne n'est à l'abri, bien sûr, mais je pense surtout aux plus vulnérables et aux plus pauvres. Par exemple, les personnes qui n'ont pas de toit ou qui n'arrivent pas à manger trois repas par jour, qui se voient obligées de fréquenter des organismes ou des banques alimentaires.

Alors, qu'est-ce qu'on peut apprendre de tout ça? Il est un peu passé sous le radar, mais je vous invite grandement à lire ce texte "long format" de Guillaume Piedboeuf, journaliste à Radio-Canada :

Comment la planète a manqué la bateau

C'est plus long qu'un reportage normal, mais c'est hyper instructif. Ça, c'est du journalisme de profondeur comme je l'aime. Et c'est quand même stupéfiant de comprendre à quel point c'était prévisible. Et qu'on a, collectivement, au niveau mondial, fait bien peu de choses pour prévenir cette pandémie.

Et qu'il y aura d'autres crises du genre, si on ne réagit pas comme il faut. Il y a certainement des leçons à retenir de tout ça.

Alors, et puis après?

L'après suscite aussi beaucoup de questionnements. Est-ce qu'on va pouvoir vivre comme avant? Aller dans des salles de spectacles bondées et tripper devant nos artistes préférés? Ou manger dans nos restaurants favoris avec des gens qu'on aime? Je l'espère... mais sans vaccin, je ne suis pas certain qu'on pourra. Et ce vaccin (s'il est créé, c'est pas 100 % sûr), il ne va pas arriver avant un bon bout de temps, considérant qu'il faudra aussi mettre du temps à le produire et à l'administrer à des millions de personnes.

Alors l'après? Comment l'entrevoir? Osons poser la question... Devrait-on revenir à la normale d'avant la COVID?

Je suis vraiment de ceux qui adhèrent à une relance écologique et sociale. Je pense que cette crise représente une opportunité unique. Il nous faut "absolument allier urgence budgétaire et urgence climatique en intégrant la logique de développement durable dans la présente vague d’investissement public", comme l'écrivaient les 22 Pôles régionaux d’économie sociale du Québec dernièrement dans leur lettre ouverte.

Avec cette crise, c'est le temps de requestionner beaucoup d'éléments... nos valeurs, nos modes de vie, nos façons de faire et de produire des biens, nos manières d'extraire les ressources...

Bien franchement, si, dans quelques années, je réalise que rien dans nos systèmes économiques n'a changé, je vais être vraiment déçu. Déçu de l'humanité, rien de moins. qui n'aura, encore une fois, pas appris de ses erreurs.

Des murs s'en viennent, rappelons-le. Écologique, économique...

Pourquoi ne pas ralentir un peu (beaucoup?) et s'adapter, dès maintenant, alors que nous avons une opportunité unique de revoir de fond en comble nos systèmes?